La France doit-elle refonder ses relations avec les Outre-mer ? C’est la question que se pose Valérie FILAIN dans l’émission spéciale “Outre-mer, 60 minutes”. Le pouvoir politique a été rejeté lors des dernières élections présidentielles et législatives. Les Outre-mer ont exprimé leur mécontentement à travers leur vote. “Faut-il parler de colère des Outre-mer et si oui, quelles en sont les raisons ?”, demande-t-elle.
Une diversité de problèmes
Les raisons de cette colère sont multiples et touchent tous les domaines : éducatifs, sanitaires, sociaux et économiques. Les ultramarins ont exprimé leur mécontentement à travers des manifestations contre l’obligation vaccinale, la vie chère et l’insécurité. Les disparités démographiques sont légion sur ces territoires. Certaines régions voient leur nombre d’habitants diminuer, tandis que d’autres, comme la Guyane et Mayotte, connaissent une forte croissance démographique. Les inégalités persistent malgré des décennies de promesses non tenues par Paris. La grande précarité est plus fréquente et intense dans les Outre-mer, de 5 à 15 fois plus que dans l’Hexagone, selon l’Insee.
La priorité de la sécurité
La colère des Outre-mer peut se résumer par une crise de souveraineté. Pour Estelle YOUSSOUFA, députée du 101ème département français, Mayotte, la priorité est l’insécurité qui est liée à cette crise. “Nous avons actuellement, à cause de la violence, les médecins, les enseignants, tous les fonctionnaires de l’État qui quittent le territoire”, déclare-t-elle. La violence est devenue si importante que la population fuit pour aller scolariser et se soigner. Les chiffres officiels tronqués ne reflètent pas la réalité : le chômage est bien plus important que les 10% annoncés. “Si vous subissez une violence, que vous ne pouvez pas fonctionner dès la nuit tombée, que vous risquez votre peau pour aller travailler ou simplement aller voir des amis, on ne peut pas parler de développement”, explique-t-elle.
Le besoin de développement économique
En Guyane, la situation est également difficile. “Nous avons une économie avec 90% d’exportation et à peine 10% d’importation”, déplore Jean-Victor CASTOR, député de la Guyane. Le secteur de l’orpaillage, qui comptait environ 150 opérateurs, n’en compte plus que 15 aujourd’hui. Le territoire est dans une situation où il n’y a pas de boulot, ajoute-t-il.
Un changement nécessaire
Les Outre-mer ont envie de revisiter leur relation à l’État et à la France, selon Moetaï BROTHERSON, président de la Polynésie française. “Je crois que les Outre-mer ont dans leur globalité envie de revisiter leur relation à l’État et à la France”, affirme-t-il. Les ultramarins veulent du changement, à commencer par un renouveau dans leur relation avec l’État. La France doit comprendre l’évolution qu’il y a eu depuis l’indépendance des pays africains. “Il faut que la France admette que l’indépendance des pays africains a été une réalité, qu’il y a eu des guerres, des massacres et que les peuples ont fini par gagner leur liberté”, explique Moetaï BROTHERSON. Les Outre-mer ont besoin de se retrouver dans un nouveau contrat, dans une nouvelle relation avec la France.
La nécessité d’un dialogue
Le dialogue est nécessaire entre les Outre-mer et la France. Il faut redonner confiance aux Ultramarins et créer une relation de confiance pour que les Outre-mer puissent se développer. Le dialogue est également nécessaire entre les différents territoires. Les Outre-mer ont des problèmes communs, mais ils ont également des spécificités. “Il faut que nous apprenions à nous connaître et à nous comprendre”, explique Moetaï BROTHERSON.
Une nouvelle relation de confiance
Pour que cette nouvelle relation de confiance puisse s’installer, il est nécessaire de mettre en place des mesures concrètes. “Nous avons besoin d’une réelle prise de conscience de la part de l’État, que les Outre-mer sont une chance pour la France”, déclare Estelle YOUSSOUFA. Il est nécessaire de mettre en place une politique d’investissement pour les Outre-mer, pour qu’ils puissent se développer sur le plan économique. Il est également nécessaire de mettre en place une politique de l’emploi pour lutter contre le chômage.
Conclusion
La refonte des relations entre la France et les Outre-mer est nécessaire pour que ces territoires puissent se développer. Il est nécessaire de mettre en place une politique d’investissement pour les Outre-mer et une politique de l’emploi pour lutter contre le chômage. Le dialogue entre les Outre-mer et la France est également nécessaire, ainsi que le dialogue entre les différents territoires. Les Outre-mer ont besoin d’une nouvelle relation de confiance avec la France pour pouvoir se développer et avancer dans l’avenir.
“Les Outre-mer ont besoin de se retrouver dans un nouveau contrat, dans une nouvelle relation avec la France.” – Moetaï BROTHERSON