Anthropologie juridique et sécurisation des droits culturels.
Mémoire d’étude(1ère année de 2ème cycle)
présenté sous la direction de M. Jérôme Fromageau
mai 2013
https://drive.google.com/file/d/1AmhZ-uNnaKd8TmHH8mpVF9eSdIsswvzq/view?usp=drivesdk
Conclusion générale
Au terme de cette étude, plusieurs conclusions s’imposent.
Abandon du paradigme « coutume/droit » nécessaire
- La coutume est un concept opératoire mais non explicatif
- Il convient de recentrer l’analyse sur la réalité des pratiques et les rationalités, les logiques, propres qui opèrent dans la société kanak
- Celles-ci sont à interroger sous l’angle du multijuridisme, en raison de l’organisation sociale « pré-européenne » résiliente en réseau qui secrète un droit multifocal
- La société kanak est marquée par un enchevêtrement de strates de légitimités et de visions du monde simultanées et parfois concurrentes, qui sont un héritage de l’histoire (coloniale et contemporaine)
Ethno-sociologie de terrain
- Émergence récente d’une perception patrimoniale de la nature et des lieux, et d’une implication des groupes locaux dans la protection de leur espace de vie
- La conflictualité liée au conflit foncier provient du heurt entre deux cosmologies irréductibles, sous-jacentes aux logiques de sécurisation d’une part et de création continuée de l’ordre d’autre part
Pertinence d’un modèle de protection des droits intellectuels kanak
- Peut-on se demander sur la pertinence d’un modèle de protection des droits intellectuels kanak sous la forme d’un dispositif (même sui generis) de propriété intellectuelle ?
- Ce dispositif ne ferait que réitérer la question insoluble de la « clarification » des légitimités
- À l’inverse, les espaces de gestion en commun liées aux aires protégées offrent un lieu possible d’expression de l’ « ordre négocié » kanak, qui a de plus le mérite de rencontrer de véritables aspirations à la protection du patrimoine naturel et des sites perçus comme trait identitaire pankanak.